Cet article a été publié par le Réseau Québécois de l’Association Canadienne pour la Santé Mentale dans le coffre à outils de la Semaine Nationale de la Santé Mentale (Édition 2011). Je les remercie de m’accorder la permission de le reproduire ici.
On confond souvent la confiance et l’estime de soi. Ces deux concepts sont pourtant bien différents l’un de l’autre.
L’estime de soi repose sur l’évaluation que l’on fait de notre propre VALEUR (combien on se considère « valable ») ; tandis que la confiance en soi repose sur l’appréciation de notre CAPACITÉ à faire quelque chose (combien on se considère « capable »).
L’estime de soi découle essentiellement de la fidélité à soi-même. C’est le résultat de notre conformité à nos émotions, nos besoins, nos limites et nos valeurs.
La confiance en soi s’appuie sur l’expérience que nous avons acquise dans un domaine particulier.
On découvrira dans ce texte les caractéristiques de la confiance en soi et de son développement.
Ne pas avoir confiance lorsqu’on est exposé à un domaine qui nous est inconnu, où on est débutant est tout à fait normal. Le sentiment de confiance vient précisément avec l’expérience! Nombre d’individus interprètent à tort tout manque de confiance comme une faiblesse. Et plutôt que de se lancer et acquérir une expérience comme un débutant, avec un sentiment normal et sain d’insécurité, ils optent pour l’évitement. Or, c’est en évitant l’expérience qu’on entretient notre insécurité et qu’on prive notre confiance d’une occasion de se développer.
Comment contribuer à la confiance en soi de l’autre?
Transmettre les informations suivantes :
Reconnaître comme normales la peur et l’insécurité :
On entend parfois une personne affirmer qu’elle n’a pas confiance en elle sans pour autant associer cette difficulté à un domaine particulier. Comme si ce problème affectait l’ensemble de ses habiletés. Pourtant, lorsqu’on affirme une telle chose, on fait toujours allusion à une habileté particulière.
Comment contribuer à la confiance en soi de l’autre?
Le « je n’ai pas confiance en moi » deviendra, par exemple, « je n’ai pas confiance en ma capacité de m’exprimer en public ». De plus, cette nouvelle formulation indique dans quelle direction travailler pour acquérir cette confiance tandis que la première formulation laisse le problème entier sans suggérer de piste de solution.
La seule voie pour atteindre la confiance en soi est celle de l’expérience. Ce n’est qu’en accumulant une expérience dans un domaine que l’on peut développer un sentiment de confiance dans ses capacités.
Lorsqu’il y a absence d’expérience, on parle de foi plutôt que de confiance. Cependant, cette foi en sa capacité de réussir facilite l’apprentissage et le développement d’une nouvelle habileté.
Plusieurs, pourtant, se croient incapables de réussir et ne tentent même pas l’expérience!
Comment contribuer à la confiance en soi de l’autre?
Avant de maîtriser une nouvelle habileté, on est d’abord débutant. Et lorsqu’on est débutant, il est tout à fait normal de faire des erreurs, de se tromper. Ce droit à l’erreur est nécessaire au développement de la confiance.
Non seulement l’erreur est normale et saine, mais elle contient de l’information importante. Cette information nous éclairera en particulier sur les ajustements à apporter pour rendre l’entraînement plus efficace. Lorsqu’on fait une erreur, il suffit de nommer clairement la leçon qu’on en tire et d’en tenir compte par la suite. À partir de ce moment, on ne pourra plus parler d’erreur puisqu’on aura converti cette dernière en apprentissage!
Comment contribuer à la confiance en soi de l’autre?
Aborder l’erreur comme une étape normale, voire incontournable du développement d’une habileté nouvelle.
Montrer à convertir les erreurs en apprentissages en invitant la personne concernée à nommer les leçons qu’elle tire de chaque erreur commise.
Lorsqu’on s’entraîne, on doit traverser une zone d’inconfort pour se développer. Un peu comme lorsqu’on s’étire pour développer sa flexibilité et qu’on doit demeurer dans une zone d’inconfort. Si on limite l’étirement en s’arrêtant avant de sentir cet inconfort, on ne se développe pas. À l’inverse, si on va trop loin, on risque de se blesser; il nous faudra alors un moment pour nous soigner et nous remettre en forme avant de reprendre l’entraînement.
Il en est de même pour toute habileté qu’on tente de maîtriser. La peur peut ici avoir un rôle équivalant à la sensation d’étirement dans un muscle. On doit la sentir sans aller trop loin. Lorsqu’on perçoit une expérience comme intolérable et terrifiante, cela peut indiquer que l’on n’a pas encore les capacités nécessaires pour y faire face. Il faut alors diminuer le niveau de difficulté afin de la rendre tolérable. Une dose de risque est nécessaire, mais il faut aussi respecter son rythme. La peur sera donc la mesure m’indiquant les expériences à faire qui me permettront de me développer : toute expérience inconfortable ET tolérable est une occasion de développer ses habiletés et de bâtir sa confiance.
Comment contribuer à la confiance en soi de l’autre?
Plusieurs attitudes (savoir-être) ont un rôle important à jouer dans le développement du sentiment de confiance : être audacieux pour prendre des risques, être respectueux de son rythme, être persévérant, valoriser le changement et le développement personnel. Une attitude ne s’acquiert ni par l’expérience ni par l’accumulation des connaissances. Une attitude se développe par le biais de modèles. En effet, pour acquérir les attitudes centrales dans le développement de la confiance, il est nécessaire de s’entourer de gens adoptant ces mêmes attitudes. Évidemment, il est tout aussi nécessaire de réduire ses contacts avec les individus qui adoptent des attitudes opposées.
Comment contribuer à la confiance en soi de l’autre?
Si vous désirez favoriser le développement de la confiance des personnes qui vous côtoient, sachez que vos actions enseignent davantage que vos paroles! En réalité, les gens apprendront de ce que vous faites et non de ce que vous dites. La voie royale pour favoriser la confiance chez vos proches est d’être un modèle qui concrétise les façons d’être et de faire qui mènent à la confiance!
La voie royale est donc d’incarner soi-même les attitudes qui favorisent le développement de la confiance. En devenant soi-même un tel modèle, nous contribuons à ce que toutes les personnes qui nous côtoient acquièrent ces attitudes. Au bout de cette route, une récompense attend toutes ces personnes modèles : l’acquisition de leur propre confiance!
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